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Le blog de thierry

L'Origole - Le Perray en Yvelines (78) - 8 & 9 décembre 2012

16 Décembre 2012 , Rédigé par thierry Publié dans #comptes rendus de course

L’Origole

La bien mal nommée !

Pour sûr que ça n’a pas rigolé bien longtemps dans cette longue nuit du 8 au 9 décembre 2012. Nous étions prévenus que ce ne serait pas de la blague que ce difficile trail long en Ile de France. Première erreur de ma part (!), avoir un peu trop négligé ces paramètres : « difficile et long » et d’avoir sourit quant au lieu des hostilités. Parlons tout de suite de la seconde… faire un marathon au taquet deux semaines avant un truc pareil (mais ça fait quand même un peu parti de la connerie citée juste avant). A regarder de plus près, on aurait dû s’en douter, il y a des choses qui ne trompent pas. Il est très rare, même en montagne, que plus de la moitié des compétiteurs ne voit pas la ligne d’arrivée.origole2012_1

Ici le taux de « finisher » ne dépasse que rarement, en six éditions, les 50%... Cette année n’échappera pas à la règle avec ses 346 inscrits et ses 157 finisseurs ! On est plus près des stat’ de la Diagonale des Fous que de celles de l’UTMB avec à peine plus de 45% qui ont eu la force physique et mentale de boucler.

L’Origole est une course (le Grand Trail) de 75km (77,5 en fait !) qui se dispute sur un circuit composé de trois boucles (très) différentes autour de Le Perray en Yvelines (5km au nord de Rambouillet), début décembre avec un départ en pleine nuit ; une heure avant minuit et tous les deux ans pour pouvoir maintenir la même course (autorisations, administrations, motivation ?, …).

Avec les amis poitevins (de Buxerolles !) nous avons une grande journée devant nous en ce 8 décembre : voyage en fin d’aprèm, récup dossard vers 18h30, visite de la pizzeria locale, installation dans le gymnase, préparation des coureurs, attente du départ au chaud à l’intérieur (la température extérieur est déjà de l’ordre des 3° en dessous de zéro !) et après le grand périple ; retour vers le Poitou, puis repos à la maison !... il est presque 18h et on est le 9 décembre ! À 20h30 : au lit !!!

origole2012_222h45 ; traditionnel briefing et consignes, 22h55 ; on nous invite à rejoindre la ligne de départ devant la salle de sport (nous perdons en un instant plus de 20°C, brrr !), 23h : la circulation est bloquée et nous nous élançons à travers les rues de Le Perray en Yvelines. Après le premier kilomètre, nous v’là pour trois bornes dans la plaine, faut monter en température et c’est pas si simple avec le petit souffle d’air qui n’arrange rien à nos sensations… Une fois dans le bois, les soucis vont changer, plus de vent, mais le chemin dur avec de grande flaques d’eau va devenir beaucoup plus souple, profond et étroit et sautant d’un côté à l’autre de multiples fossés secs parfois ou remplis de flotte la plupart du temps. Pour courir, il faut commencer à s’arracher, je n’ai plus froid du tout !!! Le premier coteau arrive lui vers le huitième kilo, et c’est là qu’on va comprendre comment on met du dénivelé dans une course… quand tu es en bas, on te fait grimper en ligne droite, quand t’es en haut, t’as une trace pour te faire redescendre « dré dans l’pentu », et on recommence et on recommence pendant des lustres. origole2012_3

Je me suis raballé la tronche par trois fois en ce début de course (ça promet !?) avant de me décider à remplacer les piles de ma frontale qui est la responsable de mes accidents ( !). C’est pas bien facile, ce genre d’exercice nocturne quand le halot de lumière touche à peine le sol.

Un peu de plat sépare les deux zones pentues de cette première boucle. Le souci c’est qu’on ne peut pas y progresser plus vite, c’est de la boue ! de la gadoue ! c’est glissant ! c’est scotchant ! … c’est éreintant ! je suis heureux de retrouver la plaine pour en terminer de cette première partie de course de 31km que j’aurai couvert en 3h55min.

J’en ai plein les pattes, je soupçonne mes muscles douloureux d’avoir encore des traces du marathon de La Rochelle couru il y a à peine deux semaines ( !...) et il reste plus de 45 bornes à avaler…, p….. ça va être raide ! Mais je ne suis pas du genre à rendre les armes aussi facilement, je bois, je mange et je ressors de la salle en cinq minutes, rien ne sert de perdre plus de temps.

Une fois dehors, je pars en marchant sur cette seconde boucle qu’on nous annonce assez plate (c’est vrai), et me voilà parti à gamberger sur les barrières horaires : je repars avec 45minutes d’avance sur la barrière pour le tour suivant, les deux barrières (celle du départ pour la seconde et celle de la troisième boucle) sont éloignées de 3h15, si je couvre la distance des 21km en 3h30 il me restera encore 30min d’avance sur la barrière horaire du départ de la troisième boucle et cela signifie une progression à 6km/h de moyenne… je prends le pari de la tenir. Je ne vais pas courir plus de 500m sur les 21km en espérant me refaire les cuisseaux pour attaquer dans de meilleurs conditions la dernière et la plus sévère des trois boucles. J’avance le plus souvent entre 6,5 et 7 à l’heure. Je vois du monde me doubler, mais peu importe, je m’en tiens à mon chrono. Quelques parties un peu plus techniques me coûteront de ralentir, les sauts de rigoles (réseau de fossés profonds (sur un saut trop court, j’y ai rempli une godasse) dessiné par Vauban qui servent à amener l’eau au château de Versailles) et de fossés en tout genre.origole2012_4

3h30 plus tard me voici de retour au point de départ, pari tenu ( !!!) et j’ai l’impression d’être moins en souffrance au bout de 52km que je n’étais au 31ème, attention tout cela semble fragile et il reste environ 25km à se farcir. Dès mon arrivée dans la salle, le célèbre Manu de chez le club « Vienne BiAthlon » vient vers moi, il a jeté l’éponge à la fin de la première boucle « trop dur pour moi » me confit-il. Il est aussi (très) inquiet pour ses deux jeunes poulains Olivier G. & Romain S. qui l’accompagnent et qui souhaitent (comme la moitié du peloton de l’Origole) obtenir les deux points « UTMB » attribués au finisseur et qui leurs sont indispensables pour pouvoir prétendre au tirage au sort de la « CCC 2013 ». Je lui demande s’il a vu mes compagnons de voyage « 1000pattes » Sylvie & J.-Yves, mais il ne les a pas vu, ils sont donc toujours intercalés. Je bois, je mange, j’avale une soupe tout en jacassant et en six ou sept minutes je suis reparti.

C’est parti pour terminer cette fois, on est dimanche, il est 6h34 (du mat’), j’ai comme prévu 25mn d’avance sur l’avant dernière barrière, la nuit va bientôt laisser place à la lumière du jour, il faut être rentré avant midi, ça devrait le faire mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours… on se bouge dans les baskets !

On nous l’avait vendu pour être la plus dure cette troisième virée, nous n’avons pas été volé ! Je ne me mets pas dans le rouge tout de suite, ça peut être long 26km… j’attends la première descente pour relancer ma grande et bien trop lourde carcasse, ce sera fait après deux kilos. Nous v’la dans la célèbre vallée de Chevreuse pas forcément très profonde mais quand même… ? Ça ne va cesser de monter et descendre sur des sentiers monotraces plutôt assez secs par rapport à ce qu’on a connu en début de course. Les montées comme les descentes sont de longueurs assez courtes allant de deux cent à cinq cent mètres parfois très pentues où il est impératif de bien y poser le pied (très à plat sur le sol (!)) sous peine de partir à plat-ventre ou sur le cul ! Je suis heureux de passer là de jour même si il est plus facile de repérer les rubalises la nuit, on voit quand même mieux où on pose les pieds à la lumière du jour. Le tour de manège à durer une quinzaine de kilomètres, quinze bornes à faire du « Yo-Yo », à nous user le moral à le miner serait plus juste, il faut sortir les crocs pour ne pas jeter l’éponge. Je serai le 108ème à parvenir au gymnase du Perray à 11h29 soit après 12h29min de course, bien rincé ! Sur les trois derniers kilos, je n’ai couru que les cinq cent derniers mètres. Je ne me suis pas fait rattraper par les barrières horaires, j’ai eu chaud, à peine plus de trente minutes d’avance à l’arrivée, ça fait pas derch’.origole2012_5

Moralité, l’Origole n’est pas à prendre à la légère, il faut y venir bien préparé, en bonne forme physique et un vrai moral d’acier ! Moi, je suis arrivé à l’opposé de tout cela ; un marathon couru à donf’ deux semaine avant et à la suite duquel un gros rhume m’est tombé dessus… Je peux le dire j’en ai ch… grave !!! Mais j’aime ces courses atypiques qui ne ressemblent à aucune autre et il y a des chances de me revoir sur ce genre d’épreuve.

Avec l’Origole l’année 2012 finit en beauté.

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J
eh oui thierry ... tu finirais par nous convaincre que la région parisienne mérite le respect ! tu en a bavé ? ça t'apprendra ! tu n'avais qu'à en faire plus ! c'est bien ce que je pense ... tu as<br /> du tétiot ... bravo ! ... et pendant ce temps là, je faisais un gros dodo !
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G
Salut Thierry,<br /> Même quand tu insistes sur les difficultés, à te lire on a quand même envie de s'inscrire ! Ton enthousiasme communicatif nous fait oublier les défis que cela représente.<br /> Bravo pour ton chrono à La Rochelle j'étais 2 min derrière en 2010. J'aimerais bien être devant un de ces 4 mais pas si facile...<br /> J'ai trop hésité pour le Sancy par contre je serai au Vulcain et de nouveau sur le Stevenson en 2013.<br /> A bientôt !
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T
<br /> <br /> Salut Gaël,<br /> <br /> <br /> je suis vachement surpris que tu n'ais pas pulvérisé 3h25 au marathon, tu vaux bien mieux que ça !!!<br /> <br /> <br /> mon programme de course est sur le site ultramical avec comme point d'orgue la PTL... la encore ce ne sera pas simple, mais une super aventure entre copain, j'espère juste la bonne météo !?<br /> <br /> <br /> à très bientôt<br /> <br /> <br /> <br />